lundi 24 octobre 2016

Tribunal International Monsanto



Le weekend du 14 au 16 octobre, La Pousse était à La Haye, aux Pays-Bas, pour participer à l'Assemblée des Peuples du Tribunal International Monsanto.
Mobilisation internationale de la société civile, le but de ce Tribunal était de juger la multinationale américaine pour violation des droits humains, pour crimes contre l'Humanité et pour écocide (c-a-d l'atteinte destructrice portée aux écosystèmes, perpétrée par Monsanto depuis des années en toute connaissance de cause, et ce sur la Planète entière) . Cinq éminents juges internationaux ont entendu les témoignages d'une trentaine de victimes du Monde entier. Poignants, révoltants, les récits des victimes pointent tous du doigt l'impossibilité humaine de continuer à cautionner l'immunité dont jouit la multinationale. Communautés réduites à néant, espèces animales et végétales exterminées, milieux naturels empoisonnés, vies détruites : le nombre de victimes, directes ou indirectes, des activités de Monsanto a une odeur de génocide. Il est temps que l'hécatombe cesse !



Le Tribunal International Monsanto n'a pas constitué un procès au sens légal du terme. Il s'agissait plutôt d'une mise au jour des activités de la multinationale, et d'une évaluation desdites activités au regard du Droit International. Les crimes de Monsanto ont été rendus publics, et jugés en utilisant d'une part le Droit existant : atteintes multiples au droit de l'environnement, au droit à la santé et à l'alimentation, à la liberte d'expression et à la liberté de recherche académique, complicité de crime de guerre...
Ont ainsi été posées de manière publique, les bases selon lesquelles la Cour Pénale Internationale devrait condamner Monsanto pour crime contre l'Humanité. Une opinion juridique prononcée par cinq des plus éminents magistrats au Monde, et dont l'utilisation, précisons-le, ne se limitera pas à Monsanto ! À partir du corpus de lois utilisé par les juges du Tribunal International Monsanto, tout magistrat pourra, à l'avenir, juger et condamner les activités de toute multinationale ou individu qui portera ateinte aux droits inaliénables des êtres humains. Messieurs de Bayer, Syngenta et Pioneer, commencez à creuser vos trous !
Le Tribunal a par ailleurs travaillé sur la définition du crime d'écocide, et son inscription au titre de cinquième crime contre l'Humanité.

Le Tribunal International Monsanto a été avant tout un appel, l'ouverture d'une porte. C'est le premier pas de la communauté des civils du monde entier qui s'est mobilisée pour faire entendre ses droits. En parallèle du Tribunal proprement dit s'est déroulée l'Assemblée des Peuples, qui a réuni des personnes venues de tous les continents. Des gens comme vous, et nous, inscrits ou non dans des mouvements citoyens locaux ou nationaux. Nous nous sommes rejoints pour la première fois pour unir nos forces et construire ensemble les bases du monde que nous souhaitions laisser à nos enfants.
Le moment est venu de faire respecter la Loi à tous, y compris à ceux qui s'imaginent avoir le bras suffisament long et doré pour tuer et détruire impunément. D'autant plus que ce sont ces mêmes multinationales qui, prètes à tout pour devenir toujours plus imposantes, portent en ce moment même cette logique impérialiste implacable jusqu'à l'inacceptable: non contents de manipuler les dirigeants politiques et de dominer les peuples, ils s'affairent à s'approprier le vivant.
La souveraineté alimentaire, ce droit inaliénable de tout Être Humain à se nourrir correctement, est mise en danger par les brevets sur les semences, qui menacent de retirer à tous les citoyens du monde la liberté de produire leur propre alimentation.
Et ne parlons pas des OGM, « solution miracle » dont les effets désastreux sur la santé commencent à concurrencer ceux des pesticides !
C'est notre survie qui est en ce moment en danger de devenir dépendante de ces multinationales. Et seul un mouvement mondial, coordonné et persistant, de la société civile, peut mettre fin à cette guerre déclarée à la Vie.

Durant l'Assemblée des peuples, nous avons partagé des stratégies pour résoudre et prévenir les problèmes causés par l'agriculture industrielle. Organisés en ateliers, nous avons parlé circulation et protection des semences, prévention contre les pesticides et les OGM, agroécologie. Nous n'étions plus Français, Indiens, Portoricains, Australiens ou Burkinabés : nous étions citoyens du monde, et nous avons créé un réseau d'entraide international. Nous avons transmis les initiatives qui fonctionnent. Si un Allemand souhaite créer un cercle de conservation de graines, il lui suffit d'envoyer un email à l'Arménien qui lui, l'a déjà fait et peut lui en expliquer le processus... Si un fermier du Costa Rica est menacé d'expulsion, c'est à la communauté internationale que son envahisseur devra répondre ! Nous avons globalisé les luttes, globalisé l'espoir.

Et ce n'est que le début ! Les juges du Tribunal livreront à la mis décembre leur bilan sous forme d'une opinion juridique suivant les procédures de la Cour Internationale de Justice. Quant aux Assemblées des Peuples, elles se poursuivront et se multiplieront durant les années à venir... à chacun d'attraper le train citoyen en marche !
Retrouvez tous les moments forts de l'Assemblée des Peuples et du Tribunal sur le site internet www.tribunal-monsanto.org . Et si vous souhaitez d'avantage d'infos, n'hésitez pas à nous contacter !

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